Article du journal local

MARDI 2 DÉCEMBRE 2014

MUTZIG Tour d’Europe en vélo de Sylvie et Jean-Louis Frison:     17 000 km en roue libre
Ils ont lâché les contraintes du quotidien pour vivre pendant sept mois au rythme de leurs vélos et découvrir les peuples d’Europe. Sylvie et Jean-Louis Frison, de Mutzig, ont réalisé un rêve, une aventure physique et humaine avec de belles rencontres à chaque tour de roue.

Le matin on ne savait pas où on allait dormir le soir », confie Sylvie Frison pour expliquer la vie de nomades qu’elle a vécue avec son mari Jean-Louis tout au long des 17 000 km parcourus à travers l’Europe. « Nous n’étions pas des touristes, mais des voyageurs, et ce n’étaient pas des vacances mais une vraie expérience de vie », ajoute Jean-Louis.

Envie de vivre sept mois d’été

Ce projet un peu fou, ils l’ont mûri pendant près de sept mois, la même durée que celle de leur périple commencé le 31 mars et terminé le 31 octobre dernier. En novembre 2013, ils avaient réuni à Mutzig leurs nombreux amis pour présenter cette aventure et récolter des contacts qui leur ont permis de faire étape chez des personnes chaudement recommandées. Une belle façon de partager leur voyage avec ceux qui ont pu les suivre grâce à un blog (*) que le couple de cinquantenaire a tenu à jour en l’agrémentant de belles photos et d’articles sur les pays traversés et les rencontres désormais gravées dans leurs souvenirs.

A Belgrade

Sylvie et Jean-Louis Frison à Belgrade, au bord du Danube. La ville a été libérée le 1er novembre 1918 par une armée franco-serbe.

80 km par jour
Passionnés de vélo depuis toujours, « ça fait 30 ans qu’on roule », lâchent-ils avec le sourire, ils avaient envie de vivre sept mois d’été. Le choix de leur itinéraire a été fait en fonction de ce postulat. Et c’était plutôt réussi. « Nous n’avons quasiment pas eu de jours de pluie », confie Sylvie encore toute bronzée. Partis de France, en passant par l’Espagne et le Portugal en avril, ils sont remontés par la Belgique, le Danemark, en juin et juillet, ont traversé les pays de l’Est en août pour revenir dans l’Hexagone par la Grèce et l’Italie, en septembre et octobre. Ils ont tenu leur pari d’effectuer une moyenne de 80 km par jour pour réaliser leur parcours sur la durée prévue. Car nos voyageurs, tous deux travailleurs sociaux, étaient en congé sabbatique, avec une date de reprise du travail à respecter.

Ce qu’ils retiennent de leur balade de 17 000 km : les rencontres. « Les gens sont adorables partout ! », commentent-ils. Le deux-roues a facilité sans conteste ces échanges avec les Européens de tous les pays traversés. « Le vélo permet cette proximité, il a un vrai capital sympathie ! Les gens étaient curieux de savoir qui nous étions, ce que nous faisions. Nous avions un drapeau européen accroché à nos sacoches, avec une envie, approcher de près l’Europe des peuples. »

Et quelle ne fut pas leur surprise de constater à quel point la France avait bonne presse. « Les Européens con- naissent mieux l’histoire de France que nous connaissons celle de leurs pays ! », s’étonne encore Sylvie. En Russie, les Français les plus connus sont Edith Piaf et « Depardiou »… Des souvenirs, ils en ont plein leur blog, livrés au fur et à mesure de leur avancée. Les yeux brillants d’amitié, ils évoquent leurs compagnons de route. Un journaliste portugais les a interviewés à Lisbonne et les a hébergés dans sa famille.

En Bulgarie, la patronne d’un hôtel les a logés dans la réception à même le sol car son établissement était complet. En Norvège, ils ont séjourné dans le jardin d’une famille d’immigrés polonais. Sans oublier Ben, l’Australien de 33 ans qui depuis dix ans parcourt les routes du monde, seul pour assouvir son goût pour l’itinérance. Et puis, ils ont croisé Jésus… un Espagnol de 78 ans, qui affiche une belle santé avec 12 000 km par an à son compteur.

La solidarité entre cyclotouristes

« Le vélo, c’est un état d’esprit », analyse Jean-Louis. Partagé dans le monde entier sur un réseau social d’hébergement  gratuit  entre cyclotouristes, « Warmshowers » : une douche chaude et un endroit pour dormir. Une formule utilisée par les Frison, au même titre que les bivouacs dans les pays du Nord, les hôtels ou les auberges de jeunesse dans les pays du Sud, et le hasard des rencontres qui a souvent débouché sur un bout de jardin ou de canapé. « En demandant notre chemin, par exemple, les gens nous proposaient spontanément l’hospitalité », ajoute Sylvie. Une solidarité qu’ils ont également rencontrée lorsqu’ils croisaient d’autres cyclistes. « Nous échangions les bons plans, un café, un bout de route », raconte Jean- Louis, étonné tout de même d’en rencontrer autant.

Le 14 juillet à Saint- Pétersbourg
En traversant ainsi l’Europe, ils ont aussi, au hasard du calendrier, vécu des moments historiques très émouvants comme le 40e anniversaire de la « Révolution des Œillets » au Portugal et le 70e anniversaire de la libération de Varsovie, en Pologne.
« Près de 5 000 personnes ont chanté des chants populaires sur la place centrale pendant deux heures. Inoubliable ! », témoigne le couple encore marqué par l’émotion.

A Lisbonne, ils ont assisté au lancement de 30 000 œillets sur la « Praça do comercio », place du Commerce. En Russie, ils ont laissé leurs préjugés à la frontière pour apprécier pleinement les magnifiques paysages et les bords de la mer baltique. « On nous avait fait peur ! », se rappelle Sylvie jusqu’à ce que d’autres cyclistes les en affranchissent. « Nous étions à Saint-Pétersbourg, à la moitié de notre parcours exactement , à 8 500 km, au bout de trois mois et demi. Et c’était le 14 juillet, nous nous sommes retrouvés par hasard dans un restaurant français où un orchestre russe a interprété la Marseillaise ! Incroyable ! », se souvient Jean-Louis, une scène qu’il a filmée pour l’immortaliser.
Leur plus long périple
Des anecdotes de ce genre, ils en ont par milliers ! Que des souvenirs positifs, les seuls qu’ils ont voulu retenir.
« Nous avons bien sûr été confrontés à la pauvreté, la pollution, la saleté, les zones commerciales à perte de vue, les voitures partout, mais ces images-là ne nous les garderons pas. » Dans leurs têtes restent les magnifiques paysages et surtout les visages de tous ceux avec qui ils ont fait un bout de chemin. Et quand on leur demande quel est leur pays préféré, ils répondent en chœur : « celui où l’on est ! ».

Voyage de noces en vélo en 1986
En bonne condition physique, ils ont ainsi effectué leur plus long périple en vélo, en durée et en km. En 1986, leur voyage de noces les avait emmenés sur le trajet du Tour de France… en deux-roues, évidemment ! Ils avouent quand même avoir souffert quelques fois, notamment pour l’ascension du Vésuve, où ils sont passés de 0 à 1 200 mètres d’altitude en 17 km ! Heureusement sans les sacoches qui pesaient une quinzaine de kilos sur chaque vélo. Ravis de leur expérience, encore un peu déboussolés, ils aiment à partager leur devise préférée : « un voyageur revient avec un préjugé de moins et une idée de plus ». Une maxime empruntée à Thomas Moore, poète irlandais et voyageur européen du XIXe siècle.

Riches de nouvelles amitiés, ils disent « avoir des amis dans toute l’Europe » et sont sûrs de les accueillir un jour à leur tour, en leur ouvrant les portes de leur maison à Mutzig.
SIMONE GIEDINGER

Q (*) Blog : http://www.tour-europe- velo.eu

En Suède, les aires pour bivouacs sont bien équipées. Derrière la cabane destinée aux sanitaires, le couple avait planté sa tente.

A Saint-Pétersbourg, hébergement en « kultura hostel », l’équivalent d’une auberge de jeunesse en France.

dnamolsheim@dna.fr

 

11 Responses

  1. serge says:

    J’ai déjà lu cela quelque part…
    Meilleurs voeux à tous les lecteurs passés et à venir et bons projets pour 2015 !!!

  2. suzanne says:

    Tout comme Serge j’ai déjà lu cela quelque part! Ayant trouvé cette lecture très interessante j’en ai fait une photocopie que j’ai envoyée à Marie-Louise.Je vous souhaite beaucoup de beaux projets pour 2015

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